C'est à l'automne 2002 que ce projet de scène mobile a vu le jour, suite à une association entre le Laboratoire de robotique et le LANTISS (LAboratoire des Nouvelles Technologies de l'Image, du Son et de la Scène). Les présents travaux sont associés au premier projet d'envergure du Lantiss, soit la conception du castelet électronique. Ce castelet électronique est une maquette, à l'échelle un dixième, d'un espace scénique comprenant plusieurs éléments technologiques du monde du spectacle : éclairage motorisé, projection d'images, réalité augmentée et évidemment une scène déformable. La qualité première de cette maquette technologique est de réunir les différents médias dans le même outil.
L'utilisation du castelet électronique servira à deux niveaux. Premièrement, comme outil de création, un peu comme une maquette standard. Les créateurs seront alors en mesure de bâtir les scènes de leur spectacle sans avoir recours à la salle de diffusion et à tout l'équipement s'y rattachant. Ils pourront ainsi ajuster, en plus des décors et des mouvements des acteurs, les éclairages, le son et tous les autres paramètres technologiques. Deuxièmement, le castelet servira aussi de cadre de diffusion. À cet égard, des spectacles miniatures pourront être présentés dans cet espace, avec des marionnettes par exemple (figure 2). Ces spectacles pourront avoir lieu devant un petit auditoire ou être filmés et ensuite projetés dans de plus grandes salles.
Mécaniquement, la mobilité de la scène est générée par une multitude de petits blocs. Ces blocs sont agencées par groupe de neuf afin de former des modules. C'est en agençant plusieurs modules les uns à côté des autres qu'on forme la scène. De manière plus spécifique, les neuf blocs d'un même module sont reliés entre eux par un mécanisme parallèle composé de bielles et d'articulations rotoïdes (figure 3). Le tout est actionné par quatre moteurs.
La scène du castelet électronique comprend 12 modules possédant 9 blocs chacun (module décrit plus haut) et 13 modules, plus simples mécaniquement, possédant un seul bloc (figure 4). Globalement, avec les 25 modules construits, c'est une surface maximale de un mètre carré qui peut être créée avec cette scène.
Fig. 4 : Modules de la scène à 1 et 9 blocs.
De manière plus générale, les surfaces déformables développées dans le cadre de ce projet pourront profiter aux secteurs industriels dans des applications telles que le moulage de composantes. Finalement, d'autres débouchés peuvent aussi être envisagés en optique (miroirs déformables), en robotique (manipulation complexe) et dans le domaine des simulations, comme simulateur de reliefs par exemple.
Les partenaires scientifiques de ce projet sont le Laboratoire de robotique, le Laboratoire de Vision et Systèmes Numériques (LVSN) ainsi que le Centre d'Optique Photonique et Laser (COPL), tous issus de la Faculté des sciences et de génie de l'Université Laval. Du côté artistique, on retrouve comme collaborateurs la compagnie Ex Machina, le centre d'artistes Avatar, membre de la coopérative Méduse, ainsi que l'atelier de recherche théâtrale de l'Université Laval.
Vous trouverez ci-dessous quelques photos et illustrations de la scène dynamiquement reconfigurable. Cliquez sur les images pour les agrandir.
Les animations et la séquence vidéo qui suivent illustrent les possibilités de la scène mobile.